lundi 11 janvier 2016

Visite NESO inter-AMAP de la ferme de la Terrasse à Courpière

Le samedi 14 novembre 2015 a eu lieu la visite NESO (faisant référence à la fameuse boussole "Nature Energie Social Origine") de la ferme de la Terrasse, visite inter-AMAP dont a bénéficié une poignée d'amapiens de Bien-Assis, Aubière et Cébazat. 

En cette belle journée de novembre, Marguerite, Amande, Huguette et les quelques autres 70 vaches laitières de la ferme de la Terrasse profitent encore de la prairie. D'ordinaire, elles ont déjà regagné leur quartier d'hiver qu'elles ne quittent plus jusqu'à mi-mars. 

Aurélie nous aide à reconnaître les Prim'holstein à la robe parcourue de taches blanches et noires bien tracées, grosses productrices de lait, les Simmental plus rustiques au lait de bonne qualité et à la robe pie rouge et les Brunes des Alpes, les plus jolies !

C'est Bernard Ménadier, le père d'Aurélie qui a choisi de spécialiser cette ferme familiale (dans la famille depuis les années 20) en vaches laitières. Il s'y installe à la fin des années 70 puis est rejoint quelques années plus tard par sa femme Olga et son frère Pierre. En 2000 la ferme de la Terrasse obtient le label bio. En 2014 Aurélie et son frère Yannic s'installent et créent un atelier de transformation fromagère dont l'activité à elle seule permet de sortir la rémunération d'un associé supplémentaire, sans augmenter les surfaces et la taille du troupeau. Cet atelier assure une meilleure valorisation du prix du lait et a permis deux installations.

Aujourd'hui la ferme, qui compte 170 hectares, est constituée en Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) avec 5 associés (Bernard, Olga, Pierre, Aurélie et Yannic) dont 2 partiront à la retraite au 31 décembre 2015 ! Un nouvel associé est activement recherché !

Après un petit café, la visite commence par le bâtiment qui jouxte la salle de traite et dans lequel les vaches demeurent pendant la période de grand froid: le quartier d'hiver. 

Leur confort y est assuré: nettoyage automatique via un système de "chasse d'eau géante" basé en partie sur la récupération des eaux de pluies. 



Le lisier et le fumier ainsi collecté sont utilisés comme engrais naturel pour les prairies tandis que la partie la plus claire des eaux sert de nouveau au nettoyage du bâtiment.

"Mesdames" disposent en outre d'une brosse tournante contre laquelle se frotter en cas de démangeaisons insoutenables et d'un distributeur automatique de compléments alimentaires commandé par une puce électronique placée dans leur collier. 
Ainsi chacune obtient la quantité de compléments dont elle a besoin. Par exemple, une vache arrivant en fin de lactation recevra très peu de compléments car elle ne produira plus beaucoup de lait, tandis qu'en pleine lactation (150 jours après le vêlage) le distributeur automatique lui fournira une farine orge, blé, seigle, pois... (sous la forme d'un mélange appelé le méteil, produit sur la ferme) pour l'aider à produire un lait de qualité.
Un contrôle est réalisé tous les mois afin de ré-équilibrer le dosage en fonction de la qualité et de la quantité du lait produit par chaque vache et de prévenir d'éventuelles mammites qui seront alors traitées à l'aide d'huile essentielle. Une analyse spécifique est par ailleurs réalisée une fois par trimestre pour vérifier la qualité du lait cru : plus sa flore est riche, plus il est équilibré !

Nous quittons le quartier d'hiver pour nous rendre dans le bâtiment des génisses et des bœufs. A leur naissance les veaux séjournent d'abord dans la nurserie pendant 2 à 3 mois jusqu'à ce qu'ils deviennent des ruminants. Ils y sont nourris au biberon, deux fois par jour, de lait et de kéfir de lait (particulièrement bon pour les défenses immunitaires). Ils rejoignent ensuite le bâtiment des génisses et des bœufs où ils demeurent pendant près d'un an afin de ne pas entrer en contact trop tôt avec les parasites présents dans l'herbe.

Une fois dans le bâtiment les enfants présents à la visite s'amusent à répartir le foin devant les différents enclos : foin fort appétissant comme nous le montrent les animaux ! 

L'herbe est en effet ramassée au bout d'un ou deux jours (ce qui évite qu'elle soit brûlée par le soleil) pas tout à fait sèche et en vrac. Elle termine de sécher grâce à un système de séchage en grange qui récupère l'air sous la toiture du bâtiment et la fait circuler dans les différents compartiments par le biais de ventilateurs.



En dehors du foin, la ferme de la Terrasse cultive également céréales et légumineuses qui viennent compléter l'alimentation des vaches. Selon les années, elle atteint une autonomie de 90 à 95%. Les 5 à 10% restant, des compléments riches en luzerne notamment, sont achetés chez CIZERON BIO (garantis bio et d'origine française).

Avant de partager le convivial et délicieux déjeuner au soleil, nous achevons la visite par la salle de traite qui peut accueillir jusqu'à 12 vaches à la fois. Aujourd'hui avec deux traites par jour (qui prennent un peu plus de temps le matin que le soir car les vaches, elles aussi, ont dû mal à se réveiller!) la ferme de la Terrasse produit environ 400 000 litres de lait par an. La majeure partie est vendue à un collecteur de lait bio de la région autour de 0,40€/litre et 24 000 litres sont transformés en produits laitiers : fromage frais, yaourt, fromage blanc, faisselle, beurre, crème fraîche etc.

Un chiffre qui devrait être multiplié par deux d'ici quelques années avec la création d'un second atelier de transformation en cours qui permettra à Aurélie et Yannic de nous proposer de la tomme de vache d'ici l'été 2016 !

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