Le
samedi 14 novembre 2015 a eu lieu la visite NESO (faisant référence à
la fameuse boussole "Nature Energie Social Origine") de la ferme de la
Terrasse, visite inter-AMAP dont a bénéficié une poignée d'amapiens de
Bien-Assis, Aubière et Cébazat.
En cette belle journée de novembre, Marguerite, Amande, Huguette et les
quelques autres 70 vaches laitières de la ferme de la Terrasse
profitent encore de la prairie. D'ordinaire, elles ont déjà regagné leur
quartier d'hiver qu'elles ne quittent plus jusqu'à mi-mars.
Aurélie
nous aide à reconnaître les Prim'holstein à la robe parcourue de taches
blanches et noires bien tracées, grosses productrices de lait, les
Simmental plus rustiques au lait de bonne qualité et à la robe pie rouge
et les Brunes des Alpes, les plus jolies !
C'est
Bernard Ménadier, le père d'Aurélie qui a choisi de spécialiser cette
ferme familiale (dans la famille depuis les années 20) en vaches
laitières. Il s'y installe à la fin des années 70 puis est rejoint
quelques années plus tard par sa femme Olga et son frère Pierre. En 2000
la ferme de la Terrasse obtient le label bio. En 2014 Aurélie et son
frère Yannic s'installent et créent un atelier de transformation
fromagère dont l'activité à elle seule permet de sortir la rémunération
d'un associé supplémentaire, sans augmenter les surfaces et la taille du
troupeau. Cet atelier assure une meilleure valorisation du prix du lait
et a permis deux installations.
Aujourd'hui
la ferme, qui compte 170 hectares, est constituée en Groupement
Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) avec 5 associés (Bernard, Olga,
Pierre, Aurélie et Yannic) dont 2 partiront à la retraite au 31
décembre 2015 ! Un nouvel associé est activement recherché !
Après
un petit café, la visite commence par le bâtiment qui jouxte la salle
de traite et dans lequel les vaches demeurent pendant la période de
grand froid: le quartier d'hiver.
Leur confort y est assuré: nettoyage automatique via un système de "chasse d'eau géante" basé en partie sur la récupération des eaux de pluies.
Le lisier et le fumier ainsi collecté sont utilisés comme engrais naturel pour les prairies tandis que la partie la plus claire des eaux sert de nouveau au nettoyage du bâtiment.
"Mesdames" disposent en outre d'une brosse tournante contre laquelle se frotter en cas de démangeaisons insoutenables et d'un distributeur automatique de compléments alimentaires commandé par une puce électronique placée dans leur collier.
Ainsi
chacune obtient la quantité de compléments dont elle a besoin. Par
exemple, une vache arrivant en fin de lactation recevra très peu de
compléments car elle ne produira plus beaucoup de lait, tandis qu'en
pleine lactation (150 jours après le vêlage) le distributeur automatique
lui fournira une farine orge, blé, seigle, pois... (sous la forme d'un
mélange appelé le méteil, produit sur la ferme) pour l'aider à produire
un lait de qualité.
Un
contrôle est réalisé tous les mois afin de ré-équilibrer le dosage en
fonction de la qualité et de la quantité du lait produit par chaque
vache et de prévenir d'éventuelles mammites qui seront alors traitées à
l'aide d'huile essentielle. Une analyse spécifique est par ailleurs
réalisée une fois par trimestre pour vérifier la qualité du lait cru :
plus sa flore est riche, plus il est équilibré !
Nous
quittons le quartier d'hiver pour nous rendre dans le bâtiment des
génisses et des bœufs. A leur naissance les veaux séjournent d'abord
dans la nurserie pendant 2 à 3 mois jusqu'à ce qu'ils deviennent des
ruminants. Ils y sont nourris au biberon, deux fois par jour, de lait et
de kéfir de lait (particulièrement bon pour les défenses immunitaires).
Ils rejoignent ensuite le bâtiment des génisses et des bœufs où ils
demeurent pendant près d'un an afin de ne pas entrer en contact trop tôt
avec les parasites présents dans l'herbe.
Une
fois dans le bâtiment les enfants présents à la visite s'amusent à
répartir le foin devant les différents enclos : foin fort appétissant
comme nous le montrent les animaux !
L'herbe est en effet ramassée au
bout d'un ou deux jours (ce qui évite qu'elle soit brûlée par le soleil)
pas tout à fait sèche et en vrac. Elle termine de sécher grâce à un
système de séchage en grange qui récupère l'air sous la toiture du
bâtiment et la fait circuler dans les différents compartiments par le
biais de ventilateurs.
En dehors du foin, la ferme de la Terrasse cultive également céréales et légumineuses qui viennent compléter l'alimentation des vaches. Selon les années, elle atteint une autonomie de 90 à 95%. Les 5 à 10% restant, des compléments riches en luzerne notamment, sont achetés chez CIZERON BIO (garantis bio et d'origine française).
Avant
de partager le convivial et délicieux déjeuner au soleil, nous achevons
la visite par la salle de traite qui peut accueillir jusqu'à 12 vaches à
la fois. Aujourd'hui avec deux traites par jour (qui prennent un peu
plus de temps le matin que le soir car les vaches, elles aussi, ont dû
mal à se réveiller!) la ferme de la Terrasse produit environ 400 000
litres de lait par an. La majeure partie est vendue à un collecteur de
lait bio de la région autour de 0,40€/litre et 24 000 litres sont
transformés en produits laitiers : fromage frais, yaourt, fromage blanc,
faisselle, beurre, crème fraîche etc.
Un
chiffre qui devrait être multiplié par deux d'ici quelques années avec
la création d'un second atelier de transformation en cours qui permettra
à Aurélie et Yannic de nous proposer de la tomme de vache d'ici l'été
2016 !
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