VISITE NESO CHEZ JUSTIN TARTAR, LE 6 SEPTEMBRE 2015

Nous nous sommes retrouvés chez notre maraicher Justin en ce premier dimanche de septembre pour sa visite Neso 2015. Avec un effectif de 12 amapiens s’étant rendus sur place, nous sommes partis à la découverte des jardins de Justin, de sa manière de travailler et de sa philosophie.

Son label : nature et progrès
Bien qu’il soit moins connu que le label AB, il existe tout de même depuis 1964 et résulte de la contestation de l’agriculture industrialisée.
La ligne directrice de ce label est de « respecter le vivant ».
Il s’agit d’un label qui fixe plusieurs niveaux d’exigence, notamment en terme d’utilisation de matières polluantes, telles que le plastique, le pétrole, mais aussi en matière d’évaluation de l’impact écologique de l’activité ou encore de critères sociaux.
Vous trouverez plus d’information ici !


Ses parcelles :
Justin travaille sur 3 parcelles distinctes, chacune ayant ses caractéristiques géologiques et d’ensoleillement notamment.

L’une d’entre elles présente une terre limono – sableuse à laquelle il apporte du calcaire ponctuellement pour éviter un PH trop acide et favoriser la structuration des minéraux. Celle – ci est composée :
D’une serre avec système de goutte à goutte, sous laquelle sont plantées tomates, petites pastèques, kiwano, concombre, physalis
De plans en butte avec navets, radis, rutabaga, carotte, chicoré rouge, salade …

La seconde, elle, présente un terrain dit argilo calcaire, plus humide en profondeur. On y trouve les potirons, courgettes, haricots, chou, pâtisson ou encore brocolis.

Ses engrais / ses astuces :
Il est en grande partie fourni par un agriculteur local et se compose de tonte de pelouse et de fumier de vache essentiellement. A noter que cet assemblage est laissé 3 mois en extérieur avant utilisation, avec des phases de retournement pour l’assimilation des matières.
Les extraits de tomates et de purin d’ortie sont également utilisés. La première a un effet vivifiant, tandis que la seconde permet un apport en azote et présente des vertus insectifuges.
La prêle est employée en purin avec un rôle fongicide naturel et en décoction pour renforcer les défenses des plantes. Elle minimise les risques du mildiou, entre autres.

La mise en terre :
Le fumier de compost est incorporé en surface, avant de pratiquer la technique du faux semi, qui consiste à laisser des graines d’herbes dites « mauvaises » germer. Lorsque les plantules sont sorties, le sol est de nouveau travaillé pour préparer le semi ou éventuellement refaire un faux semi selon les cas.
Justin a fait l’acquisition d’un semoir qui lui permet un gain de temps considérable et une précision améliorée.

La vie du jardin
Au fil du temps et de son expérience, Justin cherche à toujours mieux comprendre la nature, mais aussi se comprendre à travers elle. Lorsque des problèmes se rencontrent, sa démarche première est toujours de réfléchir à travers la nature, pour la nature. Notre maraîcher accorde également de l’importance à ce que le stress et l’angoisse ne franchissent pas les portes de ses parcelles, que ce soit pour lui ou pour ses légumes. C’est pourquoi les techniques d’intensification sont raisonnées et leur opportunité est évaluée à travers ce préalable.
Lorsque les solutions ne sont pas connues ou complexes à mettre en œuvre ou que l’état des lieux rend une intervention urgente, le recours à des matières plastiques peut être utilisé (exemple des poireaux bâchés qui ont été victimes de la mouche mineuse).
Mais la plupart du temps, la philosophie de notre maraîcher reçoit application en ce sens que c’est un élément naturel qui vient résoudre un problème naturel. Les altises, qui s’attaquent aux navets, radis et chou chinois sont combattus par un arrosage plus régulier (puisque ces petits coléoptères n’aiment pas l’humidité), par l’utilisation de purin d’ortie et, à terme, par l’installation d’un bassin d’eaux creusé.
Ce bassin deviendra l’habitat d’espèces telles que le crapaud et certains oiseaux, qui s’intéresseront volontiers aux altises dans le simple but de se nourrir !

Les projets :
L’activité maraîchère de Justin étant récente (installation à Espirat en mars 2014), des projets à court, moyens et long terme sont envisagés comme :
- Développement des plantes dites indicatrices de pollution pour évaluer au mieux les atouts et points faibles de son jardin,
- Installation de planches de bois entre les rangs pour faciliter les déplacements,
- Développement du goutte à goutte sur les autres parcelles pour réduire la consommation d’eau,
- Développer de l’écosystème au sein des jardins (exemple du bassin d’eau qui favorisera l’apparition des prédateurs de l’altise, par exemple).
- Développer les connaissances concernant les ressources des plantes en minéraux afin de répartir au mieux les plantations et de maintenir une terre riche et fertile.
- Installer une basse – cour,
- Favoriser la traction animale sur la mécanisation motorisée.